Le caractère primitif et profond des danses fut religieux et agraire. Elles eurent, à l’origine, une signification magique, liée à des rites de caractère universel visant à la prospérité d’une communauté. Cette fonction exigeait des airs, des pas spéciaux, maints accessoires (bâtons, quenouilles, arceaux, cordelles, rubans, grelots…). La Provence subit également l’influence des troubadours et jongleurs et celle des danses de cour et de théâtre des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle
LA DANSE DE CARACTERE :
Le Provençal à toujours considéré la danse comme l’art majeur. Au cour des fêtes patronales, le jeune homme qui ne savait pas danser était jugé comme un bon à rien, mais celui qui, dans une danse utilisait des pas techniques, jouissait d’un prestige considérable. Cette virtuosité provenait de l’enseignement des Maîtres et Prévôts de danse de l’Armée qui exercèrent leur art jusqu’en 1870 et dans la Marine jusqu’à la guerre de 1914-1918, dotant les jeunes gens d’une solide formation de danse classique. Ils enseignaient cet enchaînement compliqué de pas classiques appartenant à la tradition des danses de cour et de théâtre des XVIIe et XVIIIé siècles. Des diplômes de Maîtres et Prévôts de danse étaient décernés par un jury à la suite d’un examen sur la tenue, la souplesse, la force et la grâce d’un danseur, ses qualités d’invention et d’exécution.
LES DANSES RITUELLES :
Solaires, luminaires, magiques, symboliques d’une relation mystique contiennent, les éléments de leur raison d’être à un moment donné dans l’histoire d’une société. Exemple de la Farandole avec le symbole de la spirale ou de l’escargot
LES DANSES POPULAIRES :
Cette catégorie, est la plus importantes, elle comprends d’une part des danses traditionnelles ayant perdu leur signification et d’autre part, des danses crées par le peuple comme :
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Les danses de travail : les moissons, le battage du linge.. Les travaux champêtres et professionnels furent la source de danses imitatives qui miment, pour la plupart, le rite de la culture. Leur but magico religieux se révèle par des appels à la fertilité relevant de la magie sympathique et par des exorcismes agraires
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Les danses de brigue ou de séduction : la fricassée, les fileuses…
LES DANSES POPULARISEES :
Ce sont des danses populaires d’autres pays importées et adoptées dans les régions d’adoption. Selon les milieux d’implantation, ces danses changent de formes, de styles, les pas se transforment… La danse prend alors un caractère régional et s’incorpore au répertoire. La Mazurka en est l’exemple le plus frappant. Nous en connaissons des versions auvergnates, gasconnes, languedociennes et provençales, toutes différentes les unes des autres.
LES DANSES ET LE CARNAVAL :
Le cycle des rites de fertilité s’ouvre avec les réjouissances du Carnaval par lesquelles l’homme cherche à hâter l’arrivée du printemps. On a cru longtemps que l’étymologie de Carnaval venait de « carne vale» (chair adieu), mais ce mot évoque plutôt le « carrus navalis » ou « char naval » . Si les danses de Carnaval font penser aux Februales et aux Lupercales latines, elle sont, évidemment, une origine plus ancienne car l’instinct de changer de personnalité et de prendre les habits du sexe opposé pour accroître la force de la Nature est des plus primitifs. En Provence, à l’époque du Carnaval, de joyeux groupes de jeunes gens costumés, le visage dissimulé sous des masques burlesques, se livraient, dans les rues, à des gambades et à de folles intrigues. Ils suivaient le « Carementran », mannequin grotesque qui figurait, Sa Majesté Carnaval. Il était balloté sur un drap, porté sur un brancard ou hissé sur un char et remplissait l’office de bouc émissaire. On rejetait sur lui la responsabilité de tous les malheurs de l’année et le sens critique des Provençaux s’employait à faire procès devant un tribunal qui le condamnait immanquablement à être noyé dans la mer, jeté à la rivière, à être pendu ou allumé à coups de fusils, il était brûlé au milieu des danses et des chants.
LA DANSE ET L’EGLISE :
En tant que manifestation mystique, la danse entretient des relations privilégiées avec la religion. L’Eglise a contribué à l’histoire de la danse par son impact et son pouvoir spirituel sur les membres de la communauté, et à cause de sa volonté de régenter la vie sociale. En effet dans la vie quotidienne, tout, pour le peuple s’avère occasion à danser : calendes de janvier, de mai, funérailles, fêtes des saints, processions religieuses, en mélangeant cérémonies païenne et chrétiennes. Les ecclésiastiques établissent très vite la distinction entre danses chrétiennes et profanes, condamnant ces dernières. Cependant, malgré de nombreuses mesures répressives, l’Eglise se voit forcée de tolérer certaines manifestations : A Barjols, on dansait dans l’église pour la Saint Marcel, la fête du bœuf et l’on y danse toujours ! L’entêtement populaire a permis dans certains cas la persistance de danses condamnés : comme le Rigaudon, qui a été proscrit en 1664. Cette danse a fait l’objet de 15 années de luttes populaires et ecclésiastique.